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des dindjié ou loucheux

avec lui, le frappa par derrière d’une motte de terre qui lui brisa l’épine dorsale, et le tua.

— Après un tel coup, lui dirent ses compatriotes, tu peux t’attendre à ce que tous les Zhœnan te tuent par représailles. Mieux vaut te sauver loin d’eux.

Etsiègé s’éloigna donc et ses parents avec lui.

Mais la vieille Zhœnan, mère du jeune homme, dit à Etsiègé :

— Pourquoi en as-tu agi de la sorte à l’égard de mon fils ?

Pour toute réponse, Bouse donna à la vieille un grand coup de poing dans le milieu du front et la renversa. Elle gît à terre sans mouvement.

Bouse était très fort et très puissant par sa magie, non de cette magie dont se vantent nos jongleurs modernes et qui ne produit rien, mais d’un pouvoir réel dont nous ignorons aujourd’hui la nature. Cependant, malgré sa puissance, il était le plus doux des hommes. Il ne se fâchait jamais contre ses compatriotes, et, lorsqu’il se fâchait, il ne les frappait jamais. Il produisait des merveilles à l’aide d’un bois de renne ou d’une baguette de saule rouge, et il appelait tous les hommes ses frères.

Etsiègé étant donc parti pour la guerre, il trouva les Zhœnan sans méfiance, et ses frères demeurant parmi leurs ennemis. Arrivé dans le vil-