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des dindjié ou loucheux

s’en retourne au camp. En y arrivant, il dit à ses frères :

— Là-bas, je viens de tuer ce chien maudit. Je l’ai foulé aux pieds et il est gisant à terre.

Dès ce moment, les Dindjié ne manquèrent plus de provisions.

Or, il existait un autre peuple très-puissant dont les guerriers portaient pour coiffures des bonnets en bois globuleux comme les forcines de nos sapins. Sur la poitrine, ils revêtaient un vêtement composé de petits cailloux coagulés avec de la résine de pin[1]. Ils étaient aussi armés de grands boucliers suspendus à leur épaule gauche, et de dards de pierre emmanchés d’une gaule. Il n’était donc point aisé de les vaincre. C’était un peuple nombreux qui vivait dans le désert aride et sans arbres, où il habitait sous des tentes de mousse.

Etsiégé partit pour les combattre avec ses jeunes gens. Lui ne pouvait plus se battre, car il était devenu très vieux. Mais il avait dit à ceux-ci :

— Portez-moi vers l’ennemi et placez-moi dans mon traîneau.

  1. Les Chochones ou Serpents américains portent effectivement une cuirasse garnie de cailloux agglutinés. Voyez H. K. Bancroft : The wild tribes of the Pacific coasts.