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des dindjié ou loucheux

vieillard et d’une vieille femme, tous deux très âgés, et dont la tête était toute blanche.

— Or sus, vous deux, dirent les vieillards aux jeunes gens, quelle sorte de gens êtes-vous, je suppose ?

— Ah ! nous deux, nous sommes deux frères qui nous sommes perdus et égarés sur mer, loin de notre patrie, répondirent-ils. Nous nous sommes perdus en canot et, depuis, nous avons parcouru toute la terre.

— Ne seriez-vous pas ces deux frères que l’on disait s’être égarés vers le commencement du monde, après que la terre fut faite ?

— Justement ! répondirent-ils, ces deux frères, c’est nous-mêmes.

C’en fut assez. Leur père et leur mère les reconnurent et demeurèrent avec eux.

Ce sont ces deux frères-là, dit-on, qui furent sans aucun doute nos ancêtres. De ces deux-là, nous sommes, dit-on, sortis. Or, nous sommes évidemment des hommes (Dindjié), nous autres. C’est la fin.

(Racontée par le dindjié Touldhoulé-azé,
esclave des Couteaux-Jaunes, en juin 1863,
au Grand-Lac des Esclaves.)