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légendes et traditions

— Mon cadet, ne t’avise pas de rien dérober dans ce pays, dit l’aîné.

Ils aperçurent une grande tente vers laquelle le grand chemin conduisait. Une femme, ravissante de beauté, y demeurait :

— Mes gendres, leur dit-elle, quelle sorte de gens êtes-vous, je suppose ?

Alors eux :

— Nous étions de jeunes garçons, lorsque nous partîmes avec notre père pour aller à la chasse au gibier, sur les bords de la mer occidentale. Nous nous sommes égarés en canot ; et maintenant, le temps s’est écoulé ; nous avons vieilli, et nous ignorons la voie qui conduit à notre patrie.

Ainsi parlèrent les deux frères.

— Mes gendres, reprit la belle femme, moi, je suis le Soleil, et votre grand-père, mon mari, est la Lune. Mes gendres, vous êtes bien malheureux, dites-vous ; obéissez donc à mon mari, et il vous protégera ; car il est bon.

Sur le soir, le mari de la femme-soleil arriva. Il était beau, son mari, dit-on. Alors eux :

— Mon grand-père, nous avons agi de la sorte et de la sorte, lui dirent-ils de nouveau ; nous nous sommes perdus loin de notre patrie, et nous ne reconnaissons plus notre pays.

Le vieillard se reposa un peu, et en même