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des dènè peaux-de-lièvre

Puis la montagne reprit ses proportions premières.

— Moi aussi, je vais y pénétrer, dit l’aîné. Probablement que nous nous reverrons plus tard.

L’aîné y entra à son tour, et de nouveau la montagne s’étendit, se dilata, éclata, et le second vieillard en sortit rajeuni et semblable à un enfant.

Alors les deux vieillards, redevenus enfants, ou jeunes garçons, se dirent l’un à l’autre :

— Il faut que nous redevenions ce que nous étions sur la terre primitive, lorsque nous en étions les habitants, au commencement des temps. Quand nous aurons envie d’exécuter un dessein, autour de ce ciel qui nous entoure, eh bien ! nous l’exécuterons en tant d’années. Nous allons remettre toutes choses dans l’ordre, nous tuerons les géants mangeurs-d’hommes et meurtriers, les lions aussi, les baleines et autres monstres marins aussi ; nous les pourchasserons au loin ; nous anéantirons sans pitié tout ce qui est mauvais. Nous vivrons de viande, que nous ferons cuire en jetant dans un vase d’eau des pierres rougies ; avec des racines, nous nous tresserons des marmites imperméables. C’est ainsi que nous deviendrons plus hommes que nous le fûmes par le passé, sur la terre primitive.

Ainsi se concertèrent les deux frères. Ils vé-