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des dènè peaux-de-lièvre

pays et arrivèrent sur le penchant d’une montagne où se trouvait une loge, et dans cette loge un vieillard assis.

Alors lui :

— Mes petits enfants, que venez-vous faire ici ? leur dit-il.

Ils répondirent :

— Eh bien ! grand-père, nous avons vu l’araignée tendre sa toile, et nous sommes accourus pour la capturer. C’est ainsi que nous nous sommes tant et tant éloignés de notre patrie que nous l’avons perdue, dirent-ils.

Alors lui :

— Mais aussi, pourquoi aller vous mettre dans la tête de capturer cet arc-en-ciel ? On le contemple, on en repaît sa vue, mais on ne cherche pas à s’en emparer. Or sus, maintenant j’ai pitié de vous. Je vous donne mes flèches ; mais prenez garde à ce que je vous dis : Toutes les fois que vous aurez envie de tuer et de capturer un animal ou un oiseau, décochez-lui une de ces flèches ; seulement, n’allez jamais reprendre la flèche que vous aurez tirée. Elles reviendront d’elles-mêmes dans votre carquois, dit le vieillard à ses petits-fils.

Il leur donna à manger, puis les congédia.

Après qu’ils furent repartis, le frère cadet dit à son aîné :