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des dènè peaux-de-lièvre

— Mais vos langues ne se ressemblent pas, vous parlez différemment l’un de l’autre.

— Ah ! mon cadet, dit l’aîné, voilà qu’on parle dans la grande montagne, voilà qu’on s’y moque de nous.

Ils auraient bien voulu alors rejeter la flèche qui les emportait, mais ils ne pouvaient plus désormais la séparer de leurs mains. Donc, après s’être reposée un peu, elle partit de nouveau et ne s’arrêta qu’au ciel, tout au sommet de la grande montagne.

Ce sommet était large, vaste et solide ; les deux frères y virent beaucoup de gens qui y arrivaient de tous côtés et qui s’entredisaient :

— Comment allons-nous faire ? Voilà que nous devenons nombreux, et cependant cette montagne est un dur et solide rocher.

Ces gens-là étaient donc tous dans la peine pour savoir comment ils feraient pour vivre au faîte de la montagne.

Cependant, ils y allumèrent du feu pour se chauffer et préparer leurs aliments. Or, comme il y avait en ce lieu beaucoup de puits de bitume, les rochers éclatèrent, les hommes prirent l’épouvante ; tout à coup la grande montagne se démolit, s’écroula, et se transforma en une plaine immense. La montagne disparut, il ne resta à la place que la grande plaine remplie de gens qui