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des dènè peaux-de-lièvre

il y rampa, retira les porcs-épics, les tua, et ayant trouvé du bois de terre (yué détchiné)[1], il fit du feu dans la terre et fît rôtir son gibier, mangea et jeta les os encore plus bas.

Dans la terre, il entendit des génies qui se parlaient, disant : « Il court parmi les flammes ! »

Cela fait, le jeune homme voulut revenir à la lumière du jour, mais cela ne lui fut plus possible. Il faisait horriblement noir sous terre, il s’égara et ne put plus remonter.

Tout à côté, la foudre retentit. Enna-Guhini frappa la terre d’une pierre de tonnerre, d’une hache tranchante ; il l’ouvrit, et y pratiqua un passage à ce jeune homme. Ce fut ce qui arriva, dit-on.

Le jeune homme ayant levé les yeux vers le géant :

— Mon grand-père, j’ai peur de toi, lui dit-il.

Et il se rejeta en arrière pour se cacher de nouveau dans les entrailles de la terre.

    lesquels sont aussi de race Dènè-Dindjié, un énorme Castor creusa, au commencement, un grand trou dans la terre, comme le fait ici Ehna-Guhini, et de ce trou sortirent sept Tana et cinq hommes blancs.

    Ils se dirigèrent ensuite vers une mer orientale, la traversèrent et sortirent à pieds secs.

    C’est dans cette mer qu’ils rentreront après leur mort.

    (D’après J. Taylor.)

  1. Lignite ou houille.