Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
légendes et traditions

seconde épouse. Dès lors, il eut donc deux femmes.

Dans ce grand village se trouvaient cinq grandes caches à viande pleines de viande excellente. Il les prit, s’empara de leur contenu et brûla les cinq sarcophages.

L’atρa-natsandé était très gloutonne. Elle avait un appétit de carcajou. Or, il arriva que la famine éprouva le pays, et cependant, elle ne ménageait rien. Son mari partit donc pour la chasse aux rennes et dit à sa femme :

— Ce m’est bien pénible de demeurer avec mes semblables, car on ne cherche que ma perte à cause de ta beauté. Je ne puis plus demeurer ici ; allons vers la mer.

De fait, on cherchait à le tuer pour avoir sa belle femme.

Ils partirent. Ils avaient avec eux leur fils, leur unique enfant.

Étant arrivés au bord de la grande eau, le mari tendit des hameçons aux truites saumonées, et il en prit deux pendant la nuit.

Tout à coup, au milieu des ténèbres, un renard s’enfuit. L’homme tressaillit.

— C’est peut-être un ennemi qui épie ma femme, se dit-il, parce qu’elle est belle et gloutonne, et qu’elle mange sans cesse les provisions de nos voisins.