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des dènè peaux-de-lièvre

Il se leva donc.

— Allons nous coucher plus loin, dit-il à sa femme.

Son mari la connut. Elle le regarda, et de la tête de l’oiseau elle enleva une peau blanche ; puis il s’endormit, et son fils avec eux.

Pendant la nuit, des gens armés survinrent ; mais le mari et son fils continuèrent à dormir. Cependant on entendit le bruit de gens qui se battent, de gens que l’on tue ; puis le silence se fit, on n’entendit plus rien. Seulement, leur campement était inondé de sang, et l’on distinguait deci delà des cadavres gisants, semblables à de gros animaux que l’on aurait tués à la chasse.

Quant à L’atρa-natsandê, elle avait disparu ; mais, au bord de la mer, un gros carcajou était en train de dévorer les cadavres à belles dents.

Quand le mari et son fils se réveillèrent, le lendemain au jour, ils virent le sang et les cadavres, et ils aperçurent aussi l’animal glouton qui se repaissait de corps morts. Ils accoururent vers lui ; mais l’animal se moqua d’eux, et déguerpit sans qu’ils pussent l’atteindre.

Quant à L’atρa-natsandé, elle ne reparut pas. Tout cela était un mystère inexplicable pour les deux hommes. Cependant, la nuit se fit de nouveau, et ils se recouchèrent pour dormir, sans qu’elle fût de retour. Ils y étaient habitués.