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des dènè peaux-de-lièvre

lutte entre ces deux hommes que dérive le nom de cette belle femme.

Yamon-kha ayant donc enlevé L’atρa-natsandé, elle demeurait avec lui et avec le peuple auquel Yamon-kha appartenait.

En ce lieu s’élevait une vaste montagne située près de la mer, et au pied de la montagne même était un lac spacieux. Ces gens-là habitaient dans la terre, ils y creusaient des terriers et y demeuraient[1].

Comme on se battait sans cesse et qu’elle en était toujours le sujet, L’atρa-natsandé résolut d’en finir avec ce peuple souterrain. Elle entassa donc une quantité de bois dans les grottes de la montagne, elle y mit le feu, en fit éclater les rochers et tua beaucoup de monde.

Sous terre, ces gens-là agissaient comme nous le faisons dans la tente. Ils y entassaient leur viande, ils l’y suspendaient, beaucoup de gens y demeuraient, les chiens y jouaient et les renards aussi. Mais lorsque L’atρa-natsandé partit vers le Sud, les gens de guerre de son mari, qui la cherchaient, s’éloignèrent dans l’Ouest ; alors il n’y

  1. Cette description semble convenir en tous points aux Troglodytes, peuple de race kuchite ou éthiopienne-arabe, qui habitait les bords de la mer Rouge sous la chaîne du Sinaï. Je ne connais aucun peuple américain qui habite dans des cavernes.