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des dènè peaux-de-lièvre

— Et moi aussi, je perçois l’odeur d’un homme.

Ce disant, il humait l’air et reniflait à la manière d’un limier qui est sur une piste. Regardant derrière sa demeure, le vieillard ajouta :

— Si c’est un homme, je vais aller à lui. Il y a sans doute dans nos pièges de ces oiseaux que l’on baise. Non, c’est comme un petit homme aimable, ajouta-t-il.

Aussitôt les deux jeunes gens chiens accoururent vers l’Étranger.

Celui-ci, se trouvant au milieu des ténèbres et loin du chemin, espérait ne pas être découvert ; mais il se vit débusqué par les deux chiens, qui s’écrièrent :

— Mon père, c’est effectivement un homme ; c’est un étranger, un étranger.

— Eh bien ! emparez-vous de lui, cria le vieillard, et revenez avec lui.

Ils le prirent donc et le conduisirent à leur père. Alors on regarda l’Étranger, on le considéra, on le baisa, on l’embrassa, on le caressa, ils le prirent à bras le corps et lui firent maintes caresses à la manière des chiens. Il demeura donc avec eux, et le vieillard, qui avait une fille nubile, la lui donna en mariage, et l’Étranger dormit avec elle.

Or, le hibou blanc était la pâture principale et