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légendes et traditions

affectionnée de ces hommes-chiens, habitants des ténèbres.

Le vieillard dont je viens de parler dit :

— Je vais tendre mes lacs aux hiboux.

Il s’en alla, tendit ses filets, puis, revenant, il dit à son nouveau gendre :

— Surveille mes filets.

L’Étranger se plaça donc en vedette et fit le guet.

— Voilà deux hiboux blancs qui arrivent, voyez donc ! se dit-on tout à coup.

Puis on ajouta :

— Ce méchant Étranger vient de les faire fuir de nos filets, sans doute. Quelle sorte de petit mauvais sujet surveille donc nos filets ! Voilà qu’il vient de faire s’enfuir les hiboux !

Alors on se fâcha contre lui et on le congédia.

— Lui, oui, c’est lui ! C’est par sa faute que nos oiseaux se sont enfuis ! s’écriait-on.

On le repoussa avec amertume.

L’Étranger se retira ; il transperça de ses flèches les deux hiboux qui s’envolaient, les passa à sa ceinture et continua sa route. Tout en cheminant, il aperçut une petite loge (nibali) solitaire, dans laquelle des peaux d’élan venaient de choir dans le feu. Du dehors, il entendit qu’on y disait :

— Mes filles, comment avez-vous fait pour brûler ces peaux ?