Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
des dènè peaux-de-lièvre


XX

DÈNÈ-KρON-DÉYÉ

(les hommes jetés au feu)


Au commencement, les deux frères, sur le revers de cette terre, détruisirent les hommes par le feu, dit-on. Ils en détruisirent tant qu’il ne resta plus personne ; ils furent tous brûlés et consumés.

L’un des deux s’attribuant ce triste exploit, son frère aîné le lui contesta, disant :

— Tu mens et parles inutilement ; car c’est moi qui ai brûlé les hommes.

Mais il parlait de la sorte par orgueil. C’est pourquoi le frère cadet le défia, en lui disant tout à coup :

— Puisque tu es si puissant, mon frère, saisis-moi et jette-moi dans la mer afin que le feu ne m’y atteigne pas.

Le frère aîné souleva son cadet et le jeta à l’eau. Mais aussitôt la terre s’avança à son approche, il y aborda et ne périt pas par le feu. L’aîné en agit aussi de la sorte, et ces deux-là furent sauvés de la crémation générale.