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des dènè peaux-de-lièvre

sur le rivage d’un grand lac, où des castors et des rats musqués vivaient ensemble en paix.

— Mes sœurs, leur dit-il, il y a par ici de bonnes racines, venez les y ronger. Je m’en vais attacher à vos queues ces pains de graisse qui vous aideront à les assaisonner.

Il lia donc à la queue d’un grand nombre de castors et de rats musqués ces pains de graisse fondue.

— Maintenant, allez-vous-en au large, dit-il à ces amphibies, gagnez les grandes eaux et jouez-vous ensemble ; faites des sauts de carpe dans l’eau.

Rats et castors lui obéirent naïvement. Tout à coup, les vessies se crevèrent, l’eau en fut toute blanchie et saturée ; elle remplit les yeux de ces amphibies qui en devinrent aveugles, et perdirent même la vie.

Le renard noir se livrait contre Efwa-éké à des opérations magiques. Le géant le saisit par la queue, qu’il lia ; il le traîna par terre tant et tant qu’il lui allongea cet appendice de la manière que nous voyons que sont, aujourd’hui, les queues de renards.

Une autre fois, Efwa-éké pourchassa un lynx, et, le saisissant par la queue, il le fit tourner autour de sa tête, le lança contre les parois de sa demeure, où il lui cassa le nez. C’est pourquoi le