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des dènè peaux-de-lièvre

Alors, sur la rive gauche, la sœur Porc-épic (tsi) se lamentait et pleurait après le castor, car elle ne savait pas nager. Elle s’ennuyait de sa sœur, tout en demeurant sur cette montagne que nous appelons Ttchiuñé chiw.

Et le Porc-épic disait en pleurant :

Mè né nènè ttsen niawotté, scuré ! — « Puissè-je dans ton pays aborder par eau, ô ma sœur ! »

Mais comme il ne savait pas nager, il ajoutait :

Ta yê wottèri yènéfwéni, souré, nné añnasakhèlé ! — « Dans cette terre où je désirerais habiter, ô ma sœur, transporte-moi sur les eaux[1] ! »

Car d’abord, il faut dire qu’elles demeuraient ensemble, les deux sœurs, sur le rivage de la mer occidentale. Puis il se forma de l’eau, un grand lac peut-être, un fleuve peut-être, je l’ignore, entre l’une et l’autre ; de telle sorte qu’il se produisit une mer entre les deux peuples, il n’y eut plus de passage possible, et c’est pourquoi le Porc-épic demeura sur la terre occidentale, tandis que le Castor passa sur cette terre orientale.

  1. Ces paroles sont dans la langue ancienne, et se disent en chantant.