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des dènè peaux-de-lièvre

Ce fut fini ; il partit pour tout de bon. La femme le comprit bien, car elle descendit de son arbre et rentra de nouveau dans sa loge.


Le mari d’une femme dènè était parti pour la chasse et ne revenait pas. Son fils, encore en bas âge, étant sorti pour jouer hors de la tente, se mit à donner des signes de grande frayeur.

— De quoi a-t-il donc peur ? Qu’a-t-il donc vu ? se demandait sa mère ; sans doute il aura vu quelque monstre.

Alors là-bas, au bord de la mer, au même lieu où son mari avait passé tout à l’heure, elle vit un grand Bondisseur couché sur le sable. C’est de lui que voulait parler le petit enfant.

Comment faire pour se défendre du Nâhay ? Elle s’en alla chercher une grande quantité de résine de sapin, la fit fondre, en forma un gros pain qu’elle fixa au bout d’un bâton ; puis, lorsque le grand Bondisseur se présenta, à l’entrée de sa tente, elle lui poussa cette boule de résine toute chaude dans la gueule. Le monstre en eut les mâchoires empâtées, le museau englué ; il se retira aussitôt pour se débarrasser de cette résine et ne revint plus à la tente.