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des dunè flancs-de-chiens et esclaves


III

LE DÉLUGE DES TρA-KWÉLÉ OTTINÈ


Après que Tchapèwi (le vieillard) eut chassé ses deux enfants de sa présence, il se relégua en courroux vers un détroit qui unit deux eaux immenses (mers), vers le Nord.

Là il habita tout seul, fâché et maussade, parce que ses enfants avaient enfreint ses ordres.

Tout à coup l’on entendit gronder l’abîme, comme s’il allait monter et s’épancher sur la terre. Une pluie torrentielle tomba du ciel pendant le sommeil du vieillard, et l’eau des mers ayant monté, monté, elle couvrit bientôt cette petite terre.

Alors Tchapéwi ou Etéwékwi, debout sur le détroit, une jambe posée sur l’une et l’autre rive, repêchait avec ses larges mains les animaux et les hommes que les eaux entraînaient et les replaçait sur la terre ferme. Mais l’eau montant toujours, il fabriqua un grand radeau sur lequel il plaça un couple de chaque espèce d’animaux, et il s’en alla à la dérive, sur son radeau, après que l’eau eut recouvert toute la terre.