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légendes et traditions

Quant aux trois autres, deux petits garçons et une petite fille, ils essayèrent bien aussi de se dérober à la lumière ; mais ils demeurèrent hors du sac et conservèrent la nature humaine,

La pauvre femme accourut alors. Elle s’empara de ses trois enfants, elle les couvrit de caresses, elle leur donna de petits vêtements blancs en peaux de lièvre tressées, et les éleva.

Quant aux trois autres, qui s’étaient obstinés à redevenir chiens, elle les détruisit sans pitié.

Les deux frères devinrent très puissants par la vertu de la magie paternelle dont ils avaient hérité. Leur tente était constamment bien pourvue de venaison.

Alors ils pensèrent à aller visiter leurs oncles maternels, et ceux-ci ne les repoussèrent plus, comme ils avaient fait de leur mère, parce qu’ils étaient de bons chasseurs et des hommes redoutables par la magie.

Les deux frères épousèrent ensuite leur sœur et en eurent un grand nombre d’enfants. Et ces enfants, c’est nous-mêmes, donc, nous les Dunè, que nos parents maternels nomment L’in-tchan-ρèh ou Flancs-de-Chiens, en souvenir de notre ancêtre, l’Homme-Chien.

(Racontée par Yétta-nétel,
au Grand-Lac des Ours, en avril 1866.)