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légendes et traditions

sous la forme d’un poisson, sur l’île Etié-ndué ou des Rennes.

Puis, ayant quitté ce gîte, toujours de crainte d’être surpris par les ennemis, il remonta encore le Mackenzie, sur le rivage, en compagnie du Porc-épic. Parvenus au second Rapide du fleuve, le Rapide Nadéinlin-tsélé ou Sans-Saut, il lui fit traverser le fleuve sur son dos, et il plaça ce porc-épic en haut du Rapide pour qu’il y demeurât jusqu’à la fin des temps, sur la rive gauche.

Quant à lui, toujours castor, il construisit en ce lieu, en travers du Naotcha, un second barrage qui est le Rapide Sans-Saut ; puis il retraversa le fleuve, se fixa sur la rive droite au lieu nommé Tsa-tchô-tρè-niha (le gros castor qui trempe la queue à l’eau) ; car cette île ainsi nommée est effectivement sa queue. C’est la fin[1].

(Racontée par Yékki, femme Esclave
du fort Norman, en 1877.)
  1. Ainsi qu’on peut s’en convaincre, cette légende des Esclaves est une compilation de plusieurs traditions des Peaux-de-Lièvre. Sa finale est identique à la XXXVIe, p. 234 (Souré-Khé). Elle lui est supérieure en ce sens que le peuple dènè y est personnifié en cet homme qui a fait le tour du ciel dans ses pérégrinations (Ya-mon riya). Nous avons de plus ici la preuve historique que les Dènè sont entrés en Amérique par le Nord et en remontant le fleuve Mackenzie.