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des dunè flancs-de-chiens et esclaves

Parvenus sur le sommet de la montagne et sur les déclivités qui regardent le Sud, ils campèrent et allumèrent un grand feu de bivouac sur le cap que voilà là-bas.

Les Tρu-né étaient campés sur les bords de la baie (Keith) ignorant le danger. Lorsqu’ils virent le grand feu qui flamboyait dans les ténèbres, tout au haut du cap, ils furent tout surpris, et eurent la simplicité de le prendre pour une grosse étoile.

Ils n’en dormirent donc pas moins et ronflèrent en toute sécurité. Pendant leur sommeil, les Dunè les entourèrent, les surprirent, de sorte qu’il n’en réchappa pas un seul.

C’est pourquoi, dans le chant de victoire que les Dunè consacrèrent à célébrer ce beau fait d’armes, ils font dire aux Tρu-nè :

Kokkèra ghé kkè, ta fwin nétchay ya kkè tahay ? — « Sur la hauteur du sentier, quelle est donc cette grosse étoile qui étincelle au ciel ? »

Voilà pourquoi le cap que tu vois là-bas porte le nom de Kokkèraghé (la hauteur où il y a un sentier)[1].

(Racontée par Edjiéréttsi,
au Grand-Lac des Ours, en 1866.)
  1. Si ce fait d’assassinat nocturne n’est pas un conte, il est probable que ces Tρu-nè devaient être une petite peuplade esquimaude, venue des rives de la Copper-mine ou rivière du Cuivre, du Nord.