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légendes

sécher, il les embarra. Le troisième jour, il les acheva en entier, sauf quant à la natte qui devait les recouvrir.

— Hélas ! comment parviendrai-je à les lacer ? se dit-il.

Ça lui était tout à fait impossible, parce que c’était un ouvrage de femme, et que de femme il n’avait point.

Il laissa donc ses raquettes dans sa tente, telles quelles, inachevées, et se coucha à bout de courage ; car il n’avait pu trouver le moyen de les natter. La nuit venue, il s’endormit.

Le lendemain, s’étant levé, le premier homme trouva une de ses raquettes lacée à moitié.

— Qui donc est venu natter mes raquettes, durant mon sommeil ? se dit l’homme.

Il ne le devinait pas. Mais il en fut satisfait.

Le soir venu, il se coucha de nouveau, et le lendemain étant arrivé, la raquette était lacée en entier. Alors, ayant levé les yeux vers le faîte de sa loge conique, il vit une gelinotte des neiges qui s’envolait hors de la tente.

— Ah ! c’est donc cette gelinotte qui en agit ainsi à mon égard, se dit l’homme.

Ayant dormi une sixième nuit, l’ouvrage des raquettes se trouva entièrement achevé, et la gelinotte s’envola de nouveau.

— Je sais bien ce que je vais faire pour m’em-