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des dènè tchippewayans

— Aussitôt que tu sentiras la terre sous tes pieds, lui dit-elle, lâche la corde.

La vieille descendit donc le jeune Dènè par le trou, et il descendit longtemps, car la distance était grande et la corde fort longue.

À la fin, son pied sentit un obstacle :

— J’arrive à terre, pensa-t-il.

Il lâcha donc la lanière, qui, en un clin d’œil, remonta vers le ciel, et il se vit, où ? Dans l’aire d’Orelpale (la Blancheur), aigle immense qui se nourrissait de chair humaine.

Tout autour de Dènè, dans le nid gigantesque de l’aigle mangeur d’hommes, il ne vit que des crânes et des ossements humains.

Il regarda en bas, mais il aperçut avec effroi qu’il était loin, bien loin de la terre habitable.

Heureusement que le petit de l’aigle eut compassion de l’homme.

— Il fait pitié, se dit-il ; il est si jeune ! Cache-toi sous mes ailes, beau-frère, dit-il au jeune homme. Et si tu vois que le jour se fait, c’est que mon père, l’aigle géant, arrive au nid. Mais si la nuit survient, alors c’est un indice que ma mère arrive.

Tout à coup, Dènè, entendant un grand bruit d’ailes, alla se réfugier sous les ailes de l’aiglon. Aussitôt le jour se fit, et l’aigle mâle rentra au nid.