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légendes

tenait dans sa patte un bourgeon de vert sapin. Elle avait vu les cimes des arbres et s’y était reposée.

Encouragés par cette trouvaille, tous les oiseaux aquatiques et les animaux amphibies recommencèrent à plonger de plus belle, dans l’espoir de soulever la terre.

Le rat musqué plongea et revint à bout de respiration sans avoir rien trouvé ; la loutre plongea, elle demeura longtemps sous l’eau, et quand elle reparut à la surface, elle était mourante.

— Rien ! dit-elle.

Le petit canard-trompette plongea à son tour. Et il revint avec un peu de vase dans sa patte. Il souleva la terre, il refit la terre. C’est pourquoi tous les animaux s’écrièrent :

— Le Rankanli, seul, est tout-puissant ; lui seul est un grand homme, un chef.

C’est la fin.

(Racontée par Tsinnayiné, Couteau-Jaune
du Grand-Lac des Esclaves, en septembre 1862.)