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des dènè tchippewayans

qu’au dernier. C’est fini ; l’eau a dépassé les plus hauts sommets des montagnes Rocheuses ; de terre il n’y en a plus. C’est la fin du monde (nni na oudlé).

Tous les hommes, tous les animaux, tous les oiseaux, périrent.

Quant au petit vieux dont on s’était moqué, et qui avait construit, lui seul, une grande pirogue, il s’y retira, y recueillit un couple de tous les animaux et de tous les oiseaux qu’il rencontra sur son chemin, et s’en alla à la dérive de l’inondation.

Ce vieillard s’appelait Etsié, le grand-père, ou Ennèdhékwi, le vieillard.

Cependant on n’en pouvait plus, et les habitants du canot n’auraient pu vivre longtemps dans cet état. Tous les animaux amphibies se mirent donc à plonger, pour aller chercher la terre au fond des eaux. Mais de terre, il n’y avait point. Elle était si loin, si loin, au fond de l’eau !

L’aigle s’envola au loin, à sa recherche, et s’en revint sans l’avoir trouvée nulle part. La tourterelle partit à son tour, vola toute une journée et s’en revint épuisée sans avoir rien vu.

Le lendemain, elle partit de nouveau et demeura encore toute la journée absente. Le soir, quand elle arriva, elle était exténuée, mais elle