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légendes

que de tracer un sentier à l’aide de ses raquettes. Elle ne put jamais arriver au bout.

Depuis ce temps-là, quand le renne vient à manquer et que nous sommes menacés de la famine, nous nous en allons dans le désert de la mer Glaciale et nous appelons Bé-tsuné-Yénelchian et ses bœufs. Ils entendent notre voix, ils accourent, nous tuons quelques-uns de ces bœufs, et nous échappons, par ce moyen, à la mort qui nous menaçait.

(Racontée en 1863, au Grand-Lac des Esclaves,
par le vieil aveugle Ekunélyel.)


IX

MÊME LÉGENDE


(Version des Couteaux-Jaunes.)


Un jour, dans le désert stérile qui borde la mer glacée, la disette de viande (tan) régnait parmi les Dènè. On était donc en quête de rennes, mais en vain. C’était très pénible.

On entendit alors comme les vagissements d’un enfant, au bord de la rivière du Cuivre. Il y avait là beaucoup de filles qui se mirent toutes à la recherche de la voix. Mais ce fut sans succès.