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des dènè tchippewayans


X

MÊME LÉGENDE

(version des tchippewayans du lac athabasca.)


Il fut un temps où le Puissant-Bon, mécontent des hommes, leur retira tous les rennes ou caribous.

Les Dènè s’en revenaient donc tristement des bords de la mer glaciale, et s’en allaient chercher fortune sur une terre nouvelle, lorsqu’une vieille femme qui les suivait péniblement de loin, ayant remué avec son pied des crottins de rennes, s’entendit tout à coup appeler du milieu de cette bouse par une voix enfantine.

La voix disait :

— Grand’mère, je viens pour faire du bien aux Dènè (hommes) ; mais je suis tout petit. Veux-tu prendre soin de moi ?

La vieille regarda, et aperçut un fœtus vivant, long comme le pouce. Elle eut pitié de lui. Elle le prit et lui promit d’en avoir le plus grand soin. Puis, réfléchissant qu’elle n’avait elle-même rien à manger, elle dit à l’enfant :

— Je te promets, petit, de te garantir du froid.