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des dènè tchippewayans

entra dans une colère terrible et se mit aussitôt à leur poursuite, leur tendant embûche sur embûche, par le pouvoir de sa médecine ; car il était lui-même un grand magicien. Mais Oltsin-tρèdh les déjoua par son pouvoir plus grand encore.

Le lendemain matin donc, en s’éveillant, ils se trouvèrent au fond d’un précipice, dans une crevasse de rochers très profonde.

— Ne vous épouvantez pas, dit Oltsin-tρèdh à ses sœurs, confiez-vous à moi. Recouchez-vous et dormez, car je n’opère que lorsqu’on ne me voit pas.

Elles se recouchèrent et aussitôt, lui, par la vertu de sa baguette, les tira hors de l’abîme en faisant s’élever le fond du précipice jusqu’au niveau du sol environnant.

La seconde nuit étant arrivée, ils campèrent dans le désert sans arbres. Mais, à leur réveil, ils se trouvèrent au milieu des eaux, sur une petite île déserte. Les deux sœurs se désolaient :

— Ce n’est rien, leur dit Oltsin-tρèdh, couchez-vous et dormez.

Ce disant, il fit surgir une chaussée entre l’île et la terre ferme ; de sorte que, à leur réveil, ils traversèrent tous quatre le lac à pieds secs.

À la fin de la troisième nuit de bivouac, ils se trouvèrent enterrés dans un grand marais bour-