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des dènè tchippewayans

Toutefois, elle soufflait encore sur Dènè en grimaçant, à ce que l’on dit.

Alors il se sauva à toutes jambes, et, étant arrivé sur le bord d’une rivière, il aperçut une vieille femme Sauterelle (Eρoathen).

Sauterelle, dit Dènè à la vieille, viens à mon aide et transporte-moi de l’autre côté de la rivière.

Aussitôt la vieille étendit les jambes et d’un bond lui fit franchir le torrent, dit-on.

La tête de mort, tout en poursuivant l’homme, parvint, elle aussi, sur le bord de la rivière, et dit à la vieille :

Sauterelle, traverse-moi.

Et celle-ci la traversa, dit-on.

Cependant Dènè s’était couché, harassé de sa course éperdue, et dormait paisiblement sur l’autre rive.

— Ici, du moins, ma méchante femme ne viendra pas me trouver, pensait-il.

Mais tout à coup, s’étant réveillé sur le minuit, il aperçut encore à son côté l’horrible méduse qui lui lançait des regards affreux.

Alors, ne se possédant plus dans son épouvante, Dènè saisit sa hache, il se rua sur la tête de la morte, il la frappa, il en brisa le crâne, il la pulvérisa, dit-on.

Et néanmoins, de cette tête de femme, il sortit