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légendes

La voyageuse ramassa de ce cuivre natif, et, continuant sa route, elle finit par arriver chez des hommes (Dènè) qu’elle reconnut, à leur langage, pour appartenir au même sang que sa famille. Elle demeura donc avec ces gens-là, et leur dit :

— Voyez le métal que j’ai découvert, sur ma route.

— Où donc ? lui demandèrent-ils.

— Au bord de la mer occidentale, sur la montagne flamboyante, répondit-elle.

Les hommes s’y transportèrent donc ; ils trouvèrent, eux aussi, de ce métal précieux, ils en ramassèrent, ils en rapportèrent chez eux, ils en firent des couteaux, des alènes et autres instruments, et vécurent ensuite bien à leur aise grâce au métal que la voyageuse leur avait procuré.

Mais, un jour, ces hommes ingrats injurièrent celle qui était leur bienfaitrice. Ils voulurent lui faire violence et abuser de ses grâces. Alors elle se sauva, froissée jusqu’au fond du cœur. Mais eux la poursuivirent. Elle s’en fut donc jusqu’à la montagne qu’elle avait vue en feu, où elle s’enfonça et disparut sous terre avec tout le métal qu’elle leur avait procuré. On ne la revit jamais plus depuis lors.

    chure de la rivière du Cuivre, dans la mer de Béring, lieu qui paraît être l’abord des Indiens Couteaux-Jaunes ou Cuivres.