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des dènè tchippewayans

Elle aperçut avec étonnement chez ses ravisseurs des ustensiles en métal, des objets de toilette, des armes et d’autres objets qu’elle n’avait jamais vus encore. Elle crut d’abord que ces richesses étaient le produit de l’industrie algonquine, et elle admira la supériorité intellectuelle de ses maîtres.

Ceux-ci se gardèrent bien de détromper leur esclave, tant afin de s’assurer d’elle que par crainte qu’elle ne découvrît quelles étaient les gens dont ils tenaient ces merveilles.

Mais lorsque l’esclave fut habituée à leurs allures et à leurs pérégrinations périodiques, elle s’aperçut que ses ravisseurs, les Savanois, allaient quérir ces objets, si curieux pour elle, tout à fait dans l’Orient, où ils les recevaient en échange de leurs fourrures et de leurs provisions de bouche.

Ces menées bizarres intriguèrent la captive ; mais, comme elle pensa que le peuple qui enrichissait ainsi les Savanois devait être frère et allié de ces derniers, elle n’eut garde de se sauver chez eux.

Plusieurs années s’écoulèrent de la sorte. Mais la femme Tchippewayanne finit par apprendre la langue des Savanois et par savoir que les pourvoyeurs de ses ennemis étaient d’une race étrangère, venue d’au delà les mers, d’une race