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légendes

quelques années après (en 1778), les Canadiens vinrent s’établir sur les bords du lac de l’Île à la Crosse ; l’année d’ensuite, ils montèrent au lac Athabasca, puis enfin, dix ans après (1789), au grand Lac des Esclaves. Alors les Tchippewayans demeurèrent dans les parages de ces grands lacs et abandonnèrent tout à fait les Montagnes-Rocheuses qui leur avaient valu des Canadiens le surnom de Montagnais.

Cependant un grand nombre d’entre eux, voyant que, dans les terres stériles qui entourent la baie d’Hudson, ils trouvaient facilement leur vie dans les immenses troupeaux de rennes qui, deux fois par an, vont et viennent dans ces parages, ils se fixèrent dans le voisinage de Churchill, où on les nomme Anglais (Thé-yé-ottiné), et Mangeurs de Caribous[1].

(Racontée par Alexis Enna-azé
au lac Athabasca, en 1879.)


  1. Les Dènè Thi-lan Ottiné appellent cette femme Thé-Naïnltthœr, la Pierre-qui-branle. Sa légende est conforme à celle des Athabascans, avec ceci en plus qu’elle est soudée aux légendes septentrionales de L’atρa-natsandé et de L’atρa-tsandia. Elle avait des amants sur les deux rivages de la mer, m’ont dit les Thi-lan-Ottiné, et était pillée alternativement par les Dènè Tchippewayans et par les Savanais ou mashkégons de la baie d’Hudson (d’après le chef Uldayé, 1879).

    Le docteur Rink a retrouvé la même légende au Groënland. Il y est question d’une femme qui tantôt venait du continent américain au Groenland, et tantôt s’en retournait en Amérique.