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des dènè tchippewayans

capturer des animaux à fourrure pour leur en faire don.

Ravis, de leur côté, d’avoir une aussi belle occasion d’agrandir leur commerce, en se mettant en rapport avec une nouvelle nation peau-rouge, une nation que les Savanois disaient si belliqueuse et si puissante, les commerçants de la Compagnie d’Hudson donnèrent à la pauvre esclave Dènè un traîneau à chiens, un chaudron, des vêtements en drap, du linge, des colifichets, un couteau, une hache, un silex et un batte-feu. Ils lui enseignèrent l’usage de ces richesses, et la renvoyèrent, ravie de bonheur, vers ses compatriotes.

Mais ils eurent le soin de la munir d’un sauf-conduit qui ordonnait à tous les Savanois de la respecter, elle et ses compatriotes, et de leur donner passage sur leur territoire.

Cette femme célèbre se nommait Sha-nareltthœr : La Martre-qui-saute.

Après de longs jours, elle arriva enfin chez les Dènè, qui, éblouis et alléchés par tant de richesses, entreprirent immédiatement le long voyage des bords de la rivière aux Castors (rivière la Paix), où ils habitaient alors, à la baie d’Hudson.

Depuis lors, les Dènè continuèrent à entretenir ces bons rapports et s’adoucirent peu à peu. Mais,