Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/479

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
449
légendes et traditions des cris

Elle lui obéit encore. Mais, pendant la nuit, l’enfant magique disparut, au grand désespoir de la vieille, qui se désolait de son absence.

Après avoir beaucoup pleuré, elle finit par s’endormir. Pendant son sommeil, Bouse revint avec ses mitaines remplies de langues de rennes.

— Grand’mère, dit-il en lui montrant la tête d’un faon de renne qu’il apportait aussi, voilà un petit caribou, qui s’est beaucoup moqué de moi. Tu vas m’en faire rôtir la tête, n’est-ce pas ?

Il tuait donc, par sa puissance magique, un grand nombre de rennes, et vécut fort à son aise, en compagnie de la vieille.

Quand Bouse fut devenu grand, il dit à la vieille :

— Je vais aller visiter mes oncles, mère, afin de m’assurer de quelle manière ils vivent sans moi.

Il disparut encore pendant la nuit, et se trouva aussitôt rendu chez ses anciens parents d’adoption.

— Mes oncles, quoi ! vous vivez encore[1] ? leur dit-il en les revoyant, après cette longue absence.

Alors tous les Cris accoururent pour le voir. On lui fit fête et honneur. On lui servit un festin et on le reçut si bien qu’il demeura parmi eux.

  1. Formule de salutation usitée chez les Cris et les Dènè.