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légendes et traditions des cris

Il y épousa même deux femmes sœurs, après avoir été chercher sa vieille grand’mère.

Toutefois, Bouse ne s’approcha jamais de ses deux femmes ; il les laissa vierges et les traitait comme si elles eussent été ses sœurs. Elles s’en indignèrent, le méprisèrent et finirent par l’abandonner l’une après l’autre, pour se donner un autre mari moins continent[1].

Outré de cette infidélité, et blessé jusqu’au fond de l’âme de la trahison de ses épouses qu’il aimait. Bouse dit à sa grand’mère, avec mauvaise humeur :

— Hors d’ici, grand’mère. Va-t-en donc, toi aussi. Quant à moi, je vous laisse, et vous ne me reverrez plus que lorsque je serai dans la lune.

Il dit et disparut, laissant la pauvre vieille tout en larmes.

On ne le revit plus jamais sur cette terre. Mais il se montre dans la lune, où tu peux le voir comme nous.

Là finit l’histoire de l’Enfant-Bouse des Cris.

(Racontée par Nahapémew-Okosisa,
au lac des Hameçons, en 1881.)


  1. Comparez avec la première légende Dindjié.