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des dindjié ou loucheux

Or il faisait très chaud, et Atsina continua à demeurer dans le pays de la nuit, à cause de l’ombre qu’il y trouvait. De leur côté, les hommes-chiens continuaient à vivre à leur ancienne façon, c’est pourquoi Ehna-ta-ettini se rendit vers eux pour les visiter.

Les hommes-chiens jouaient à la pelote sur la place publique. L’un d’entre eux disait :

— Je sens l’odeur humaine.

Alors un tout petit enfant, qui tripotait un chien par manière de jeu, dit :

— Ah ! oui, moi aussi, je sens l’odeur humaine.

Tout à coup, l’Homme qui a des yeux par derrière comme par devant s’écria :

— C’est mon glaive, qui sent l’odeur humaine, misérables ! Sachez que je ne me mets point en chasse impunément.

Aussitôt il les transperça et les massacra tous.

Atsina était absent. Quand il revint vers les Pieds-de-chien, il ne vit que des cadavres. Il n’y avait plus personne de vivant dans le village. C’est pourquoi il se sauva de leur sentier, reprit son vêtement en peau d’aigle blanc et s’en revêtit.

Alors l’Homme au double visage lui dit :

— Si ton aigle t’emporte trop loin, écrie-toi : « Souche, surgis ! » Atsina le lui promit.

S’étant donc revêtu de l’aigle blanc, Atsina