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jules janin
l’année, et il a eu ce bonheur que, lorsqu’il a conçu l’idée de le traduire, la traduction était faite une première fois dans sa mémoire. M. Janin avait vécu en la faisant ; ou plutôt il semblait n’avoir vécu que pour la faire, tant elle absorbait sa pensée, tourmentait et charmait sa vie…

Sur un certain nombre d’exemplaires de ce livre, offerts à ses amis, se trouvent de spirituels petits vers qu’il improvisait avec une facilité et une grâce ravissantes[1]. Voici plusieurs de ces dédicaces, que nous avons soigneusement recueillies :

à m. le président huet.
(Son beau-père.)

Je viens vous présenter en son habit français
Un Latin de l’ancienne Rome,
Auprès de vous qu’il ait accès,
En qualité de galant homme.
Vous aimerez sa bonne humeur,
Son cœur droit et son âme tendre ;
Il fut plein de sens et d’honneur :
Vous êtes faits pour vous entendre.

  1. Jules Janin, d’ailleurs, a toujours eu du goût pour la poésie. En 1821, âgé de dix-sept ans, il prenait part à un concours que l’Académie de Lyon avait ouvert, et dont le sujet, fort dramatique, était le Siège de Lyon. M. Joséphin Soulary vient de retrouver le poëme du critique dans les archives de cette Académie.