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jules janin.

quelque sorte, et demandant à ce compagnon docile l’oubli de ses chagrins de la veille et de ses soucis du lendemain !…

Mais écoutez plutôt Jules Janin lui-même parler des livres, avec une autorité incontestable, avec un charme infini[1] :

Ô chefs-d’œuvre ! beautés ! grâces ! consolations ! sagesse ! Ô livres, nos amis, nos guides, nos conseils, nos gloires, nos confesseurs ! On les étudie, on les aime, on les honore… Et de même que les anciens posaient dans un coin de leur chambre un petit autel paré de verveine, et sur cet autel domestique un dieu familier, le vrai bibliophile ornera sa maison de ces belles choses…
Qu’il rentre en son logis, ou qu’il en sorte, il donne un coup d’œil à ses dieux favorables. Il les reconnaît d’un sourire ; il les salue en toute reconnaissance, en tout respect. Il s’honore aussi de ces amitiés illustres, il s’en vante !
  1. Nous avons extrait les délicieux fragments qui suivent d’une plaquette devenue introuvable : l’Amour des Livres. Ce coquet petit volume (64. pages in-12), publié chez J. Miard, en 1866, a été tiré à 200 exemplaires sur papier vergé, avec titre rouge et noir. Son prix primitif était de 3 francs ; on en a vendu des exemplaires, brochés, plus de 60 francs.

    En tête de celui qui nous appartient, et que nous conserverons toujours précieusement, Jules Janin a écrit ce distique :

    Lorsque chacun sur mon livre hésitait,
    Piedagnel hardiment l’achetait !