Page:Pierquin - Le Poème anglo-saxon de Beowulf.djvu/71

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d’Alfred. Car la Mercie, avant les guerres danoises, dut certainement contenir plus de 30.000 hectares, alors que l’Eastanglia n’en pouvait renfermer autant, avant rétablissement des Danois de Gudorm.

Encore est-il difficile de croire que le Wessex, abstraction faite de Kent et du Sussex, ait été d’une contenance de cent mille hectares dans les comtés de Surrey, Hampshire, Dorset, Wiltshire, avec des parties du Berkshire, de Somerset et Devon, bien avant le temps d’Ædelstán[1]. Il y a des différences notables entre les chiffres de ce document, et ceux qui sont donnés par Bède : ainsi, la Mercie à laquelle le chiffre de trente mille hectares est attribué, n’est citée qu’avec douze mille hectares dans l’Histoire Ecclésiastique[2] ; dans notre document, Hwiccas est porté pour trois cents hectares, et pour six cents, dans Bède ; Wigesta pour six cents dans l’un, et pour douze cents dans l’autre.

Il est cependant impossible de mettre en doute que le plus grand nombre de ces noms du document, ne soient véritables, et n’appartiennent à la plus haute antiquité. On retrouve un petit nombre d’entre eux dans les pages d’auteurs très anciens : ainsi, Gyrwa, Elmet, Lindisfaran, Wihtgare et Hwiccas, sont mentionnés par Bède, au viiie siècle. Et il en est quelques-uns qu’on peut identifier avec des districts modernes.

La Mercie dut être vraisemblablement, la partie du royaume de Burgred que les Danois vainqueurs, en 874, rendirent tributaire de Ceólwulf : ce territoire tomba, par la suite, entre les mains d’Alfred, par le traité de Wedmor, en 878, et fut érigé par lui en duché, dont la souveraineté appartint à sa fille Ædelfláed, et à l’époux de celle-ci.

  1. Vers l’an 647, le Wessex comprenait 9.000 hectares.
  2. Hist. Eccl., III, 24.