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VOYAGES

l’église, lorsque leur concours semblait le plus urgent ; les orgues brisées involontairement par les sauvages, au moment même où l’on devait en faire un si bon usage ; un ouragan, la veille du baptême, le même qui avait renversé ma loge dans la prairie aux chevaux ; des arbres déracinés dans la forêt, trois loges emportées par le vent, l’église ébranlée jusque dans ses fondements et ses fenêtres enfoncées : tout semblait conjuré contre la belle cérémonie du baptême ; mais, le jour arrivé, les nuages disparurent, et le ciel devint serein.

Les Pères s’étaient proposé de faire les mariages le jour même du baptême : mais l’administration de ce premier sacrement s’étant prolongée beaucoup plus longtemps qu’ils ne l’avaient cru, à cause de tout ce qu’il fallait dire ou entendre par interprète, ils furent obligés de remettre les mariages au lendemain, abandonnant à Dieu et à la piété des nouveaux chrétiens la garde de leur innocence baptismale.

Comme aucun des anciens missionnaires n’a rien laissé par écrit sur la conduite à tenir dans les mariages, il sera peut-être utile de rapporter ici celle que nous avons tenue et établie, afin qu’elle soit redressée, si elle n’avait pas été ce qu’elle aurait dû être.

1o Nous sommes partis du principe que, généralement parlant, il n’y a point de mariages valides chez les sauvages de ces contrées. La raison en est qu’on n’en trouve pas un, même parmi les