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Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/329

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

meilleurs, qui, après le mariage contracté à la façon du pays, ne se croie le droit de renvoyer sa première femme quand il le juge à propos, et d’en prendre une autre ; plusieurs même se croient en droit d’en avoir plus d’une à la fois. Il est vrai qu’en se mariant ils se promettent parfois qu’ils ne se sépareront qu’à la mort, ou qu’ils ne se marieront jamais à d’autres ; mais quel homme et quelle femme, avant de se lier mutuellement, n’en ont souvent pas dit autant ? Peut-on inférer de là que le contrat soit valide, quand il est universellement reçu qu’après de telles promesses on ne reste pas moins libre défaire ce qu’on veut si l’on se dégoûte l’un de l’autre ? Nous sommes donc convenus sur le principe que, parmi eux, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de mariage, parce qu’ils n’en ont jamais bien connu l’essence et l’obligation. Ne pas supposer cela, serait s’engager dans un labyrinthe dont il serait bien difficile de sortir. C’était, si je ne me trompe, la conduite de saint François-Xavier dans les Indes, car il est dit, dans sa vie, qu’il louait devant les maris celle de leurs femmes qu’il croyait devoir leur être plus chère, afin qu’ils s’en tinssent plus facilement à une seule.

2o Supposant ensuite que dans l’usage du mariage il n’y avait eu que des fautes matérielles, on n’a parlé de la nécessité de la réhabilitation que pour le temps qui suivrait le baptême. Après qu’on eut donc pris les informations nécessaires pour reconnaître les degrés de parenté