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Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/53

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

coupées de profonds ravins servaient d’une cordelle pour descendre et monter les charrettes. Les chaleurs de l’été commençaient déjà à se faire sentir ; le temps cependant était favorable ; souvent, le matin, le thermomètre de Fahrenheit ne marquait que 27 degrés, mais il montait jusqu’à 90 degrés vers midi. Les vents frais qui règnent sans cesse dans ces vastes plaines rendent les chaleurs supportables. Le gibier était rare ; mon chasseur cependant fournissait ma tente assez abondamment de canards, bécassines, faisans, grues, pigeons, blaireaux, cerfs et cabris. Les seuls hommes que j’aie rencontrés pendant les premiers jours étaient quelques sauvages Kants, qui se rendaient à Westport pour y vendre leurs pelleteries. Ils résident sur le Kanzas ou rivière des Kants. Leur territoire commence à soixante milles à l’ouest de l’État de Missouri, et leurs villages en sont à la distance de quatre-vingts milles. Leur langue, leurs mœurs et habitudes sont les mêmes que celles des Osages. En paix et en guerre, ces deux nations unissent leurs intérêts et n’en forment pour ainsi dire qu’une seule d’environ 1,700 âmes. Ils vivent dans des villages et placent pêle-mêle et sans ordre leurs huttes construites d’écorces, comme les wigwams des Pottowatomies, ou de joncs comme celles des Osages, ou en terre comme les akozos des Pawnees et des Ottoes. Ces dernières sont rondes et élevées en forme de cône ; le mur a près de deux pieds d’épaisseur ; tout l’ouvrage