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CHAPITRE IV

LES SOURCES ALEXANDRINES DE LA STATIQUE DU MOYEN AGE

Le géographe qui veut décrire le bassin d’un vaste fleuve marque d’abord, à grands traits, la marche des principales rivières qui servent à former ce cours d’eau ; puis, revenant sur cette description provisoire et sommaire, il détaille les sinuosités des mille ruisselets dont les eaux viennent grossir les principaux affluents. Ainsi devons-nous faire en cette étude sur les Origines de la Statique. Nous avons résumé, tout d’abord, les idées abondantes et fécondes que contiennent les écrits d’Aristote, d’Archimède, de Léonard de Vinci ; nous avons vu comment, par l’intermédiaire des heureux plagiats de Cardan, les pensées du grand peintre étaient venues féconder le XVIe siècle.

Mais nous n’avons encore obtenu qu’une esquisse grossière du développement que la Statique a subie de l’antiquité à la Renaissance ; aux traits essentiels que nous avons marqués, une foule de détails doivent être ajoutés.

Pour fixer ces détails, nous avons dû nous imposer un pénible labeur ; nous avons dû dépouiller et compulser les nombreux manuscrits, relatifs à la Statique, que renferment la Bibliothèque Nationale et la Bibliothèque Mazarine ; ce dépouillement nous a permis, croyons-nous, de découvrir plus d’une source, inconnue ou méconnue jusqu’ici, dont les eaux ont largement contribué à former la science moderne ; mais, malgré nos investigations, bien des questions demeurent encore obscures ; nous ne doutons pas que des recherches, analogues aux nôtres, poursuivies dans les principales bibliothèques de l’Europe,