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récent incident — une dépêche en langue étrangère recueillie en pleine mer par un navire Français auquel elle n’était point destinée — est venu souligner le danger qu’il y aurait à mettre en usage trop précipitamment un mode de transmission encore si imparfait. Tel quel, pourtant, il rendrait déjà des services, non au point de vue météorologique, car son irritabilité est extrême et il s’affole pour le moindre orage qui passe au loin, mais au point de vue des longues traversées pendant lesquelles, en bien des cas, les grands paquebots pourraient, grâce à lui, faire connaître le détail de leur marche.

Les antennes, par lesquelles se fait l’échange des ondes hertziennes, semblent les lancer et les recevoir à travers l’espace. Mais est-ce bien par en haut, c’est-à-dire par l’air, que s’opère cette transmission, et n’est-ce pas plutôt par en bas, c’est-à-dire par la terre et la mer ? Cette dernière hypothèse, si elle se vérifiait, expliquerait comment il se fait que ni le vent, ni le brouillard, ni même la courbure de la terre n’aient d’action sur la télégraphie sans fil. M. Willot, inspecteur des Postes et Télégraphes, en est un partisan déclaré. Il pense que pour utiliser la terre il faut déter-