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Page:Pierre de Fenin - Mémoires.djvu/34

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à celle des ducs de Bourgogne. De la direction spéciale, mais peut-etre involontaire, ainsi donnée à son travail est résulté un ouvrage recommandable à plusieurs égards et qui, sans doute, seroit encore plus utilement consulté si, dans cet ensemble de faits qu’il résume, il s’en trouvoit quelqu’un dont l’auteur parlât comme témoin oculaire ; mais il ne paroît pas qu’il en soit ainsi ; nous avons même tout lieu de croire qu’il a puisé la plupart de ses renseignements à la même source que Monstrelet. Du moins avons-nous remarqué chez l’un et l’autre, à quelques différences près, une manière presque constamment uniforme de disposer les faits, d’ordonner les événements, qui décèle une commune origine. Toutefois, si l’auteur des Mémoires adopte souvent l’exposition d’un autre, sa narration offre aussi parfois des particularités, des détails, qu’on ne sauroit trouver ailleurs, additions d’autant plus importantes que plusieurs font connoître quelques traits de mœurs, quelques usages du temps. À ces renseignements, que savent apprécier tous ceux qui recherchent dans l’histoire autre chose que des généralités ou des dates, on peut joindre encore d’autres faits particuliers omis par les chroniqueurs de cette époque, et qui prouve que si, comme nous le pensons, l’auteur a fait usage des mêmes documents que ceux dont Monstrelet s’est servi, il s’en est aussi procuré d’autres qui furent inconnus à cet historien.