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LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
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C’est surtout ce Conseil qui, sous le contrôle de l’Assemblée générale, exercera les pouvoirs que l’on entend transmettre à la Société des Nations, et ces pouvoirs ne sont point une petite chose. A quoi tend en effet cette Société des Nations ? A rien moins qu’au désarmement des peuples en armes, à la garantie de leurs possessions, à la suppression de la guerre. On veut refaire le monde, tout simplement. Nous lisons dans l’article S, que c’est le Conseil qui préparera les plans de la limitation des armements. « Les membres de cette Société - est-il dit dans cet article - reconnaissent que le maintien de la paix exige la réduction des armements nationaux », chose extrêmement contestable, nous le noterons en passant, et ils les réduisent à un taux dont nous ne pouvons pas lire la formule sans un grand étonnement. Ces armements seront réduits au minimum compatible avec la sécurité nationale et avec l’exécution des obligations internationales imposées par une action commune.
Le minimum compatible avec la sécurité nationale, c’est souvent l’obligation d’armer la population tout entière, nous l’avons vu tout récemment, et dans tous les cas, il faut bien observer que comme on ne sait pas d’avance à quels périls on pourra être exposé, il est impossible aussi de mesurer ainsi par avance ce minimum qui sera exigé en toutes circonstances par les besoins de la sécurité nationale.
Le Conseil fera le plan du désarmement proportionnel des différents États et proposera ce plan à l’adoption des divers gouvernements. Nous remarquerons ici qu’à