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MÉMOIRE

quatre espèces : la togata proprement dite, la tabernaria, les atellanes et les mimes. Les pièces du premier caractère sont quelquefois appelees prœtextatœ, parce qu’elles étoient sérieuses, et admettaient des personnages nobles.

Les pièces du second caractère étoient moins sérieuses, et tiroient leur nom de taberna, qui signifie un lieu où se rassemblent des personnes de toutes conditions et de tous états.

Les atellanes étoient des pièces dont le dialogue n’étoit point écrit. Les acteurs jouoient d’imagination, sur un scenario dont ils convenoient. Ces pièces, quoique d’un ordre inférieur au deux premières comédies, n’étoient jouées que par la jeunesse romaine, qui, en se réservant cette espèce de plaisir, ne permettoit pas qu’elles fussent représentées par des comédiens de profession.

Les acteurs des atellanes étant des citoyens, en conservoient tous les droits : ils servoient dans les légions, n’étoient point exclus de leur tribu, et jouissoient enfin de toutes les prérogatives de citoyen[1]. Le peuple n’avoit pas le droit de les faire démasquer, ni de les punir. Les commentateurs, tels que Casaubon, se sont donc trompés, lorsqu’ils ont supposé que les priviléges dont

  1. Eb institutum manet ut atellanarum adores nec tribu moveantur, et stipendia, tanquam expertes artis ludicrœ, faciant. Tit. Liv. cap. II, lib. VII, Decad. I.