Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/394

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LE J. SOCRATE.

Fort bien.

L'ÉTRANGER.

Et donnant à l’art de gouverner par la force le nom de tyrannie, et le nom de politique à l’art de gouverner de gré à gré les animaux bipèdes vivant en troupe, proclamons celui qui exerce ce dernier art, le vrai Roi et le vrai Politique.

LE J. SOCRATE.

Il semble, étranger, que notre définition du Politique se trouve ainsi achevée.

L'ÉTRANGER.

Cela serait heureux, Socrate ; mais il faut qu’il le semble ainsi, non pas à toi seul, mais à moi comme à toi. Or, à mon avis, notre politique ne nous apparaît pas encore sous une forme accomplie ; mais, comme les statuaires, en voulant quelquefois se presser mal à propos, se retardent au contraire, en faisant prématurément des parties trop grandes et en trop grand nombre ; ainsi, nous-mêmes, pour montrer promptement et d’une manière éclatante, l’erreur de notre précédente division, et dans la pensée qu’il convenait de comparer le Roi aux plus grands modèles, nous avons soulevé la masse immense de cette fable, et nous avons été contraints d’en mettre en usage une partie plus grande qu’il ne fallait. Par là, nous avons fait notre démonstration trop longue,