Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/395

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et nous n’avons pas pu achever le récit ; en sorte que véritablement notre dissertation ressemble à une peinture d’un animal, dont les contours extérieurs paraîtraient suffisamment indiqués, mais qui n’aurait pas reçu le mélange de teintes qui donne le relief et la lumière. Et cependant la parole et le discours sont encore préférables au dessin et à toute espèce de procédé manuel pour la représentation d’un animal quelconque, quand on a affaire à des gens capables d’entendre ; pour les autres, il vaut mieux employer la main.

LE J. SOCRATE.

Cela est bien dit, mais montre-nous ce que tu ne trouves pas suffisamment expliqué.

L'ÉTRANGER.

Il est difficile, ô mon cher, d’exposer avec une clarté suffisante de grandes choses, sans se servir d’exemples ; car chacun de nous sait tout, ce semble, comme en un rêve, mais ne sait rien à l’état de veille.

LE J. SOCRATE.

Comment dis-tu cela ?

L'ÉTRANGER.

Mais je suis bien mal avisé, à ce qu’il me semble, de remuer ici la question de la manière dont nous acquérons la science.