Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/53

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HERMOGÈNE.

Je partage tout-à-fait ton sentiment, Socrate. Et maintenant, qu’est-ce que le héros ?

SOCRATE.

Cela n’est pas très difficile à trouver. Ce nom s’est peu éloigné de son origine, et il indique clairement la race de l’amour, ἔρως.

HERMOGÈNE.

Comment cela ?

SOCRATE.

Ignores-tu que les héros sont demi-dieux ?

HERMOGÈNE.

Eh bien ?

SOCRATE.

Or, tous ont dû leur naissance à l’amour, ou d’un dieu pour une mortelle, ou d’un mortel pour une déesse. Tu m’entendras mieux, si tu consultes à ce sujet l’ancienne langue attique. Tu reconnaîtras que pour former le nom des héros, on s’est peu éloigné de celui de l’amour, ἔρως, auquel ils doivent la naissance[1]. C’est sûrement là ce que ce nom signifie, à moins de dire que ces héros étaient des sa vans, de grands rhéteurs, des dialecticiens très habiles à interroger, ἐρωτᾷν ; car εἴρειν signifie parler. De cette manière,

  1. À cause de l'emploi de la lettre ε au lieu de l'η dans l'ancien dialecte attique.